L'oiseau radiocommandé vu de plus près.

Voici la combinaison avec laquelle je vole le plus souvent. Aile jaune de 52'', avec une queue standard rouge de première génération.

De mon point de vue, avoir des ailes d'une couleur différente de celle de la queue a sa petite importance, surtout si on veut se risquer à voler haut et sur une longue distance (sur terrain dégagé, bien-sur). On peut ainsi plus facilement distinguer l'avant de l’arrière et en déduire l'orientation de la machine. Il suffit de trois secondes d'inattention, on relève la tête et, soit on ne voit plus l'ornithoptère ou encore on ne sait plus dans quelle direction il se déplace. Dans ce cas, le plus sûr est d'engager un leger virage qui inclinera votre oiseau et la surface visible de l'aile depuis le sol devient plus importante.

La partie frontale de ce modèle est renforcée par deux pièces de carbone 3K qui sont collées au niveau du bec et vissées sur la "tête", ce pour pouvoir encaisser des chocs importants sans se casser.
Toutefois, si on regarde la photo de très près, on peut voir que le bec est abîmé. En même temps, l'oiseau ne pouvait pas sortir indemne d'un choc frontal avec un muret en pierres.
Les deux plaques de renfort maintiennent aussi les supports d'articulation des ailes.

C'est sur cette jonction que sont exercées les plus grandes forces au cours du vol. Par conséquent, on peut avoir un léger jeu qui se crée avec le temps. Yovi lui recommande de coller cette partie avec de la super-glue. Pas trop convainquant.. Ceci dit, ce petit défaut n’altère en rien la qualité de vol ou la fiabilité de l'oiseau.
Vérifiez de temps en temps les vis M5 montées sur roulement. Elles peuvent se desserrer et ce déséquilibre endommagera votre modèle.
Je limite ce type de problème avec du frein-filet LOCTITE 243 tout à fait adapté à ce type de modélisme (attention à la date d'expiration!).

Le fuselage accueille la motorisation et l’électronique de piaf (version 1 du fuselage sur la photo).

Les ailes sont entraînées par un moteur brushless de 4800kv (4800tr/min/v) commandé par variateur de 30A en courant constant (40A en pique).
Pour info: le variateur utilisé est "personnalisé" pour que l'oiseau fasse moins de bruit (fréquence de 16kHz PWM) et que le moteur serve aussi de frein pour bloquer les ailes dans la bonne position pour planer par exemple. De plus le comportement en cas de batterie faible à aussi été customisé.
Le récepteur que j'utilise est un HITEC optima 6 Lite.

Deux servos permettent de diriger l'animal (direction et profondeur). 

En pratique, je n'utilise que la direction et j'ajuste la profondeur en variant la fréquence de battements des ailes, sauf en cas de vent fort, le servo de profondeur accroît le contrôle durant les rafales.
J'ai fait le choix d'utiliser la marque SAVOX, avec deux modèles de force différentes de type MG (pignons et couronnes en métal).

Il faut noté que l'emplacement des différents éléments sur le fuselage a son importance car il influence la localisation du centre de gravité de l'ensemble.

Plus de détails concernant les servos et le moteur dans les prochains articles.

La chute du faucon... rouge et orange.

Toujours vérifier l'ensemble des pièces de votre ornithoptère avant de le lancer. C'est essentiel!
Autant vous le dire dès maintenant, votre vigilance ne sera pas suffisante pour prévenir la casse. Ce sera pour vous l'occasion de découvrir les joies de la bidouille si vous êtes débutant et de mieux connaitre votre jouet.
En utilisation régulière (2h/sem), je dirai qu'on peut passer 1/5 du temps à le réparer ou faire de la maintenance. C'est beaucoup, mais ça fait partie du truc, surtout au début.
Partant de zéro, je pense avoir connu 90% des problèmes possibles sur l'animal, pêle-mêle:
- rupture de la tige du moteur brushless
- rupture de la vis transversale de maintien des couronnes principales
- déconnexion d'un servo (en plein vol).
- rupture des supports (vis) de translation.
- rupture de dents de couronnes
- perte de pignon en vol
- perte de commande (batterie trop faible)
- rupture de joncs principaux
- ...
Avec l'expérience, on apprend à éviter certaines casses mais d'autres sont imprévisibles.
Je répète, toujours faire un check-up complet de son oiseau avant de décoller, voler au dessus de terrain dégagé, pas trop loin ni trop haut.
J'applique toujours ces principes, malgré tout, ce qui devait arriver arriva:
En cette funeste après-midi du 12 Novembre 2013, presque un an jour pour après l'avoir "adopté", je perdais mon premier ornithoptère. J'avoue, entre temps, j'avais deux autres que je n'avais pas montés, mais quand même...
Il faisait assez froid ce jour là, après avoir décollé, j’entame un virage en bordure de parc et là, d'un coup l'engin tombe comme un canard shooté en plein vol. Je me suis dit: "Cette fois mon gars, il est fracassé!".
Je remballe ma radio et tout, j'arrive sur la zone supposée de chute et là: RIEN!
J'avais pourtant collé sur le fuselage un sticker avec mes coordonnées. Pensez à le faire.
Le soir même, j'ai bien reçu un coup de fil d'un ado qui prétendait s'être trompé de numéro, mais jusqu'à ce jour, silence radio...

Pour la petite histoire...

Tout commence en janvier 2012. En traînant sur Youtube, au hasard des vidéos, je tombe sur ça:

A l'époque, le vidéo est une des plus visionnée aux Etats-Unis. Je la regarde une dizaine de fois d'affilées (ouais, c'est un peu abusé j'avoue). Depuis ce jour, je suis ornithoptodépendant :).

Au départ, je ne connais absolument rien au modélisme. Mon expérience la plus récente est ma dernière voiture radiocommandé à noël quand j'avais 12 ans (j'ai plus aimé ça que les jeux d'échec et autres jeux de société qui ont suivis). Autant dire que je pars de loin.
Dans cette vidéo le gars dit qu'il voulait ce truc depuis 1993. Oulah, c'est pas du nouveau!

A partir du mot "ornithopter" trouvé dans le titre de la vidéo, je commence par rassembler le plus d'infos sur le sujet. Je comprends rapidement que le joujou coûte cher, que le concept a connu ses brefs moments de gloire plusieurs années auparavant et qu'il devenait difficile de mettre la main dessus.
Parmi les sites trouvés, le seul site qui affiche encore des oiseaux radiocommandés pour "adultes" à la vente est français (http://ovirc.free.fr/). Vu l’ergonomie, j'ai quelques doutes, du coup je contacte le vendeur. C'est environ 450€ ttc (hors radio, récepteur,...) pour le Slowhawk v2, alors que dernière version sur ce modèle est la v4.
Je continue mes recherches. Idem pour le site du concepteur Sean Kinkade, sauf que cette fois, c'est en anglais et aux US. Poursuivons...
Quelques autres sites français qui datent... à croire que ce truc est bel et bien "has been", sauf que ça me passionne. Je fini sur l'un des plus gros forum de modélisme anglophone (rcgroups) qui à une section dédiée aux ornithoptères. Cool, je lis les posts récents parmi lesquels on peut trouver le fameux concepteur, SK.
Dans tout ça, un sujet de centaines de posts où ses clients lui demandent des remboursements ou encore réclament leurs oiseaux. Bon, je crois que je peux définitivement oublier l'option d'achat d'un oiseau neuf.
Malgré tout, je deviens un lecteur assidu de la section dédiée pendant des mois, et un jour, deux gars (protoseni et yovi) annoncent qu'il vont concevoir et vendre de nouvelles machines à partir d’août 2012.
Ils sont basés à Singapour. Je me dis: "Mouais, un truc à l'arrache quoi!". J'imaginais déjà un gars en calbute, lunettes triple foyer, en train de bricoler dans son garage jusqu'à pas d'heures. Let's wait and see...

Quelques mois passent, les photos et commentaires des premiers acheteurs sont très rassurants. Je contacte le vendeur par mél pour m'assurer de sa crédibilité, nickel, une semaine plus tard, je passe ma commande.
Etant à ce moment débutant, j’achète une simple radio, un bon récepteur, et après six semaines d'attente et je reçois mon premier oiseau en carbone, une merveille:

La télécommande à coté donne une idée des dimensions du kit.

Novembre 2012, je commençais mes premières et laborieuses tentatives de décollage.

La garde-robe

Un pti post vite fait pour vous donner une idée de ce que notre oiseau peut se mettre sur le dos pour voler. Les ailes!
Elles sont construites avec ce qu'on utilise généralement pour les cerfs volants (ripstop, joncs en carbone,dacron,velcro,...). Ce, bien-sur avec quelques modifications.
La géométrie de l'aile est très subtile. Chaque partie de l'aile doit avoir une forme et une flexibilité différente, qu'on fait varier avec des tiges de carbone de longueurs et de diamètres différents.
L'ensemble de l'aile est maintenu sur le fuselage de l'ornithoptère avec 2 joncs principaux en carbone de 4mm de diamètre, une plaque centrale et une plaque de tension. La membrane de l'aile est ultra fine et par conséquent on se rapproche plus du type dynamique qu'on retrouve pour une aile de chauve-souris que de celle d'oiseau.
Il existe plusieurs sites qui traitent le sujet en profondeur, mais perso, j'y connais rien donc... (un site très complet http://www.ornithopter.org/ par exemple).
Alors l'aile que j'utilise sur la vidéo postée il y a quelques semaines est celle la:

Aile de taille large, imprimée et traitée UV.

Autrement j'utilise aussi celles ci:

De gauche à droite, je préfère voler avec la première, très polyvalente,  mais pour le visuel la dernière se tient sur la plus haute marche du podium.

A plume!

A poil,.. ou plutôt à plume! Évitons les courants d'air si notre oiseau n'a pas revêtu son plus beau plumage :).

Dénudé, on peut apprécier sur cette photo la qualité de construction de l'ornithoptère que j'utilise.

L'oiseau est essentiellement assemblé avec des pièces découpées à la fraiseuse CNC dans une feuille de carbone 3K de 1,5mm d'épaisseur. Inutile de préciser que c'est du solide.

La pièce principale en carbone qui solidarise l'ensemble des composants est longue de 50cm. Certaines autres pièces comme les tiges en alu qui permettent l'articulation des ailes, sont aussi spécialement travaillées à la fraiseuse, donc pas moyen de les trouver sur Ebay. Idem pour l'axe transversal principal sur lequel tournent les couronnes principales.

Les articulations et axes de rotation sont montées sur roulements à billes de 2 tailles différentes (8 roulements en tout). Le moteur utilisé sur ce modèle est un brushless à 4800kv. Après on retrouve le classique, variateur, récepteur, servos, lipos, avertisseur de batterie faible et enfin un petit contrôleur de vol plané spécialement conçu par Yovi (qui fonctionne à tous les coups en plus!). Ce dernier composant électronique est essentiel si on veut pouvoir faire planer son oiseau. Il permet aux ailes de s’arrêter à la bonne position pour épater le galerie.

Autre point, la visserie. Les forces exercées sur les vis qui rentrent directement en jeu dans le battements des ailles sont très importantes. On utilise donc des vis de classe 12.9 (du très résistant). Malgré ça, il arrive que les têtes de vis explosent si on ne fait pas de vérification avant chaque décollage.De la casse en plein vol, je vous assure que ce n'est pas très beau à voir quand ça touche le sol.

L'animal n'ayant pas de pattes, je rajoute une protection sur le "ventre" et aussi au niveau de l'articulation de la queue pour limiter les chocs à l’atterrissage sur surface dure.

Je reviendrai en détail sur chaqu'une des parties de cet ornithoptère dans les prochains articles ICI.

Le chaos

Le chaos...
Voici ce à quoi ressemblait la "table d'opération" avant que mon dernier ornithoptère puisse quitter son nid. Cette vision chaotique a le mérite de dresser un inventaire des principaux outils nécessaires au montage d'un oiseau radiocommandé.
Beaucoup de personnes (souvent d'un certain age?!!) me demande si je suis l'inventeur de cette machine: bah non les gars!
C'est un hobby très peu connu, une niche qui, à mon avis, ne compte pas plus de 150 pratiquants réguliers (et je suis large!) en France. On trouve bien de petits ornithopteres en vente (l'Avitron par exemple, made in Marseille), mais les modèles de grande taille sont des réalisations d'hobbyistes (marginaux?).
Le type d'ornithoptère que j'utilise, a été créé et développé (suivant l'idée originale de Percival Spencer) vers la fin des années 90, par le regretté Sean Kinkade aux Etats-Unis. Un inventeur de génie, mais très mauvais business man. C'est d’ailleurs pour cette raison que je n'ai pas opté pour une de ses créations de peur de payer le prix fort et de ne jamais recevoir d'oiseau. De plus, depuis son décès, il est assez difficile des trouver des pièces de rechanges :s. Toutefois, il a réalisé les meilleures machines qui reproduisent le vol à ailes battantes que l'on ait pu trouver dans les hobbyshops dans cette galaxie.
J'ai pour ma part, opté pour du made in asia, très inspiré des oiseaux électriques signés SK et d'une qualité exceptionnelle. Je consacrerai une prochaine publication avec quelques photos de l'animal ICI.